Danger pour les vendeurs
1/ Monsieur et Madame LEROY, pensionnés depuis plusieurs années, étaient propriétaires d'une petite maison et ils l'ont vendue sur compromis à leurs sympathiques jeunes voisins Jean et Marie qui comptaient se marier juste après l'acte de vente. Un petit acompte a été payé le jour du compromis. Ayant appris que leur prêt serait accordé sans problème, Jean et Marie ont demandé à leurs voisins de pouvoir entreprendre de gros travaux dans la maison, pour pouvoir y aménager au moment de leur mariage. Aucune difficulté ne pouvait survenir, puisque les familles de Jean et de Marie étaient assez fortunées, et que la banque avait octroyé le prêt : toutes les garanties semblaient réunies. Jean et Marie ont vite entrepris les travaux de démolition avant la transformation. A ce moment, s'est produit l'événement auquel personne n'avait pensé : Jean et Marie décèdent tragiquement à la suite d'un accident de voiture. Les parents renoncent à la succession, et les voisins se retrouvent avec un immense chantier ; ils ont revendu leur maison plus tard avec une énorme perte.
2/ Monsieur et Madame DUBUIS ont laissé leurs acquéreurs, François et Christine, profiter de l'appartement dès le jour de la signature du compromis, parce qu'ils ont dû quitter précipitamment leur ancien logement. Ils ignoraient que c'était à la suite d'un jugement d'expulsion. Au moment du compromis, les acquéreurs promettent de payer un acompte, mais ne le font pas. Ayant la jouissance gratuite de l'appartement, François et Christine n'ont pas pris la peine d'introduire une demande de prêt hypothécaire. Ils ont laissé s'écouler les délais, et n'ont jamais signé l'acte de vente. Monsieur et Madame DUBUIS ont dû introduire une procédure longue et coûteuse avant de pouvoir récupérer leur appartement qui, entre-temps, avait été saccagé !
Danger pour les acheteurs
Michel est maçon, et achète sur compromis une maison en très mauvais état. Il paye un acompte important à ses vendeurs pour pouvoir entamer de très gros travaux de rénovation avant la signature de l'acte. Après trois mois de travaux, au moment où la maison est remise en état, il apprend qu'elle est hypothéquée pour un montant bien supérieur au prix et qu'elle fait l'objet d'une saisie de la part de l'administration des contributions, ce que les vendeurs avaient bien entendu oublié de lui signaler. Il perdra dans l'aventure son acompte, le coût de tous les travaux d'amélioration et peut-être l'espoir de pouvoir acquérir la maison.
Prudence pour tous
Bien d'autres situations peuvent se produire, mais ces exemples nous montrent que laisser la jouissance immédiate de l'immeuble aux acquéreurs au moment du compromis peut présenter des risques considérables.
Si l'acquéreur en fait une condition essentielle de la vente, il faut s'entourer de certaines précautions. En conclusion, si les clés sont remises avant la signature de l'acte authentique de vente, il est recommandé de rédiger une convention de remise des clés pour y fixer toutes les conditions de cette remise des clés.
Même si ces précautions sont prises, des dangers subsistent, il est toujours préférable d'attendre la signature de l'acte notarié.