Familles recomposées : à quelles conditions hériteront mes beaux-enfants ?
Cet article a été rédigé le 20/03/2017 en fonction de la réglementation en vigueur à cette date. Besoin d'informations spécifiques ou de conseils adaptés à votre situation ? Consultez une étude notariale.
Face à la multiplication des familles recomposées, les régions ont tenu compte des spécificités de ces familles dans leur législation, notamment en matière successorale. L’objectif est de protéger les enfants issus d’une précédente union. Les beaux-enfants sont ainsi assimilés aux enfants biologiques du défunt pour pouvoir bénéficier du tarif des
droits de succession
Sommes perçues par le Trésor à l'occasion d'un décès et calculés sur l'actif net du défunt, lequel s'obtient comme suit : actif brut moins le passif.
• Actif brut : ensemble des valeurs (titres, espèces, obligations,
immeubles, …).
• Passif : ensemble des dettes (emprunts hypothécaires et
personnels, loyers impayés, frais d'enterrement,
etc.).
ou de
donation
Une donation est un contrat par lequel le donateur (celui qui donne) transmet un bien au donataire (celui qui reçoit), dans un but désintéressé.
applicable en
ligne directe
La parenté en ligne directe est celle qui existe entre ascendants et descendants.
Ligne directe ascendante : parents, grands-parents, arrière grands-parents.
Ligne directe descendante : enfants, petits-enfants, arrière-petites enfants.
, moyennant certaines conditions, qui varient selon les régions.
Bruxelles
Les conditions pour qu’un enfant non biologique du défunt puisse bénéficier des tarifs de droits de
succession
Transmission du patrimoine d'une personne défunte ou masse du patrimoine ainsi transmis.
en ligne directe sont assouplies depuis le 1er janvier 2017 :
- L’enfant du partenaire (partenaire = époux ou
cohabitant légal
Les cohabitants légaux sont les personnes qui, sans être mariées, ont fait constater leur volonté de vivre ensemble par le biais d’une déclaration écrite, remise à l’officier de l’état-civil de la commune dans laquelle le domicile retenu est situé. Du point de vue du droit fiscal des successions, les cohabitants légaux sont assimilées aux époux. Plus d'infos
) du défunt ou l’enfant du partenaire prédécédé du défunt (pour autant que la relation de partenariat existait encore au moment du décès) est assimilé à l’enfant biologique du défunt.
- Cette assimilation vise également une personne qui ne descend pas du défunt mais qui a vécu durant minimum 1 an (sans interruption) avec le défunt, et a reçu principalement du défunt et/ou de son partenaire ou du défunt/partenaire du défunt et d’autres personnes les secours et soins que les enfants reçoivent normalement de leurs parents (cette cohabitation est présumée lorsque l’enfant est inscrit dans le registre de la population ou des étrangers à la même adresse que le défunt). Cette disposition peut par exemple trouver à s’appliquer aux enfants du partenaire
cohabitant
Suivant les régions, la définition légale de la cohabitation varie et peut fortement influer sur l'aspect fiscal d'une succession selon que le cohabitant survivant peut ou ne peut légalement être assimilé à un époux. Plus d'infos ici.
de fait avec le défunt, ou encore aux enfants de votre ex-partenaire (en cas de séparation ou de divorce).
Wallonie
- L’enfant de l’époux/du cohabitant légal du défunt est assimilé à l’enfant biologique du défunt, tant pour les donations que pour les successions, peu importe que le conjoint ou le cohabitant légal soit encore en vie au moment du décès.
- Cette assimilation s’applique également à l’enfant que le défunt a élevé comme parent d’accueil ou comme tuteur, à la condition que l’enfant, avant d’avoir atteint l’âge de 21 ans et pendant 6 années ininterrompues, ait reçu exclusivement ou principalement de cette personne, ou de cette personne et de son époux/cohabitant légal ensemble, les secours et les soins que les enfants reçoivent normalement de leurs parents.
Flandre
- L’assimilation des beaux-enfants aux enfants du défunt concerne tant les droits de succession que les droits de donation et s’applique aux enfants de l’époux ou du cohabitant légal mais également aux enfants du cohabitant de fait Est considéré comme vivant en cohabitation de fait : un couple qui entend s'installer sous un même toit de manière stable et durable. Aucun lien juridique n'est créé entre les partenaires, de sorte qu'ils restent parfaitement indépendants l'un de l'autre. (particularité pour la Flandre !) pour autant que ce partenaire cohabitait au jour du décès depuis au moins 1 an et vivait en ménage commun avec le défunt.
- Cette assimilation s’applique aussi à une personne qui ne descend pas du défunt mais qui a vécu, avant l’âge de 21 ans, durant une période ininterrompue de 3 ans et a reçu principalement de cette personne ou de cette personne et de son partenaire les secours et les soins que les enfants reçoivent normalement de leurs parents.
Attention, dans tous les cas, le fait que vos beaux-enfants soient assimilés à vos enfants concernant les tarifs de droits de succession ou de donation n’en fait pas pour autant des héritiers légaux… Vous devez toujours rédiger un
testament
Un testament est un écrit qui reprend les dernières volontés d’une personne. Le testateur (=l’auteur du testament) y précise comment et à qui ses biens reviendront après son décès. Il y a trois formes de testaments : olographe, authentique et international. Chaque forme de testament présente des avantages et des inconvénients.
si vous souhaitez que vos beaux-enfants héritent de quelque chose (ils seront ensuite soumis au même tarif que vos enfants biologiques). N’hésitez pas à contacter votre notaire pour plus d’informations.