Cinq changements relatifs à l’immobilier depuis le 1er janvier 2019
Cet article a été rédigé le 10/01/2019 en fonction de la réglementation en vigueur à cette date. Besoin d'informations spécifiques ou de conseils adaptés à votre situation ? Consultez une étude notariale.
1/ Réforme de la
copropriété
Propriété qui appartient indivisément à plusieurs personnes.
Immeuble dont la propriété est répartie entre plusieurs personnes, par lots comprenant chacun une partie privative et une quote-part des parties communes.
Depuis le 1er janvier 2019, beaucoup de choses ont changé pour les copropriétaires d'un immeuble à appartements. Les nouvelles règles relatives à la copropriété résolvent un certain nombre de goulots d'étranglement et de conflits de l'ancienne loi. Une difficulté, par exemple, concernait la prise de décisions relatives aux travaux importants sur le bâtiment et leur financement. Voici quelques changements importants à cet égard :
- Les décisions concernant les travaux dans les parties communes Sont communes les parties, qui, dans un immeuble à appartements placé sous le régime de la copropriété forcée, ne sont pas attribuées privativement. Exemples : le terrain sur lequel l'immeuble est construit, les fondations, les toitures, les canalisations. (par exemple, la rénovation de la cage d'escalier, de la façade, etc.) devaient être prises avec une majorité de 3/4 des voix à l'assemblée générale. Depuis le 1er janvier, une majorité de 2/3 suffira.
- Les décisions relatives aux travaux requis par la loi (par exemple, pour se conformer aux normes d'isolation, à la sécurité incendie, etc.) étaient prises à la majorité des 3/4, mais, désormais, cette règle est assouplie par l'introduction d'une majorité de 50% + 1 voix.
- Il ne faut plus d'unanimité pour la démolition suivie d’une reconstruction d'anciens immeubles d'habitation : une majorité de 4/5 suffit, pour autant que la démolition soit rendue nécessaire pour des raisons de salubrité, de sécurité, ou parce que la rénovation entrainerait des coûts disproportionnés.
- Autre nouveauté : si la situation s’avère complètement bloquée, les copropriétaires peuvent s’adresser au juge de paix afin que celui-ci désigne un administrateur Personne qui prend en charge l’administration d’une société. La fonction d’administrateur est très souvent collégiale et partagée par l’ensemble des membres de l’organe d’administration de la société. Nous parlons d’administrateurs dans les SA, SRL et SC (contrairement à la société simple où nous parlons de gérants). provisoire qui prendra les décisions à la place de l’association des copropriétaires.
- Une contribution au fonds de
réserve
Part du patrimoine dont on ne peut disposer librement par donation ou testament et revenant aux héritiers légaux (conjoint survivant et descendants par exemple).
est également rendue obligatoire afin que les investissements importants et nécessaires dans le bâtiment puissent être pris en charge financièrement : chaque copropriétaire doit constituer un capital Le capital est constitué des montants et des biens qui sont apportés par les actionnaires à l’occasion de la constitution de la société ou d’une augmentation de capital ultérieure. Le capital est en principe invariable, sauf en cas de modification statutaire. Lors de la constitution de la société, les statuts précisent quel sera le montant de ce capital. Ce capital sera divisé en actions, représentatives de ce capital. Une fois que le capital et le nombre d’actions à émettre en contrepartie sont déterminés, il doit correspondre à un engagement des fondateurs à apporter ce capital à la société, chacun pour la quote-part qu’ils ont déterminée à l’avance. Ils souscrivent ainsi au capital. Le capital est exigé uniquement pour la SA. En contrepartie de leur apport en capital, les fondateurs recevront des actions de la société, représentatives de ce capital. Ce capital doit être intégralement souscrit à la constitution de la société, ce qui signifie que le montant du capital déterminé dans les statuts de la société doit correspondre à la somme des engagements des fondateurs. de réserve d’au moins 5% du montant qu’il verse pour les charges ordinaires (travaux d’entretien). - Enfin, la réforme a également introduit également le principe "le payeur décide" : si le
règlement de copropriété
Acte qui fait partie intégrante de l’acte de base et destiné à régler tout ce qui touche à la division de la propriété, la conservation, l'entretien et la reconstruction de l'immeuble. Le fonctionnement de l'assemblée générale et du conseil de copropriété (anciennement conseil de gérance) ainsi que les règles propres au syndic (nomination, pouvoirs, durée du mandat) y sont également mentionnés.
met les frais d’une partie commune à la charge exclusive de certains copropriétaires, en principe seuls ces copropriétaires participeront au vote relatif aux travaux d’entretien, de réparation ou de remplacement de cette partie commune.
La plupart de ces nouvelles règles faciliteront dorénavant la prise de décisions des copropriétaires, ayant un impact direct sur la qualité, la sécurité et la durabilité du bâtiment, sans heurts et sans blocage.
2/ La location d’un bâtiment peut être soumise à la TVA La TVA est l’abréviation de « taxe sur la valeur ajoutée ». Il s’agit d'une taxe sur la valeur qui est chaque fois ajoutée à travers un processus de production ou de distribution. La TVA est payée par un utilisateur final. Toute entreprise qui exerce des activités économiques de manière indépendante et régulière est normalement assujettie à la TVA. sous certaines conditions
Avant le 1er janvier 2019, les locations de biens immeubles situés en Belgique étaient exonérées de la TVA, ce qui signifiait que le propriétaire d’un bien immeuble mis en location n’était pas autorisé à déduire la TVA sur les différents frais de construction, d’acquisition ou de rénovation de celui-ci.
Depuis le 1er janvier 2019, une taxation optionnelle à la TVA peut être appliquée à la location de biens immobiliers à usage professionnel. Les parties peuvent donc décider (de commun accord), si elles le souhaitent, d’opter en faveur du régime TVA en cas de location immobilière professionnelle, moyennant certaines conditions. Le locataire lui-même doit être assujetti à la TVA et le bien doit être utilisé uniquement à des fins liées à son activité économique. Attention, ce nouveau régime ne s’applique donc pas aux locations immobilières à des particuliers.
S’il opte pour le régime TVA, le bailleur Personne qui donne en location. Il peut s'agir du propriétaire mais également d'un locataire qui sous-loue ou, de manière plus générale, de toute personne titulaire du droit de donner en location. facturera la TVA sur le montant du loyer et pourra ainsi déduire la TVA payée en amont sur les travaux de construction et les travaux de rénovation profonde. Le locataire pourra, quant à lui, déduire la TVA sur le loyer. Ce régime de TVA optionnel est uniquement d’application, sous certaines conditions, pour les nouvelles constructions ou les rénovations importantes de bâtiments entamées à partir du 1er octobre 2018. Cette condition de délai n’est pas applicable aux entrepôts, qui bénéficient du nouveau régime, qu’ils soient anciens ou nouveaux.
En outre, depuis le 1er janvier également, cette taxation à la TVA est devenue obligatoire pour les locations de courte durée (à savoir, pour une période ne dépassant pas 6 mois) de biens immobiliers. Il ne s’agit donc plus d’une option : ces locations seront obligatoirement soumises à la TVA. Exemples : location pour des réunions, congrès, séminaires, fêtes, expositions, etc.
Des exceptions sont néanmoins prévues pour les biens immobiliers qui sont affectés à des fins de logement (exemples : résidence principale, résidence secondaire, maison de vacance, kot étudiant), pour les personnes physiques qui ne consacrent pas le bien à leurs activités économiques mais à des fins privées (exemple : location d’une salle pour l’organisation d’une fête de famille), pour les organisations sans but lucratif ou pour certaines activités à caractère socio-culturel (exemple : location de locaux à des mouvement de jeunesse). Toutes ces formes de location restent exemptées de TVA.
3/ Obligation Titre représentatif d’une dette de la société (leurs propriétaires sont de simples créanciers). de disposer d’une attestation relative à la pollution du sol pour toute cession d’un terrain en Wallonie
Afin de garantir une meilleure qualité des sols en Wallonie et une dépollution effective de ceux-ci, un nouveau décret relatif à la gestion et à l’assainissement des sols est entré en vigueur le 1er janvier 2019.
Ce décret impose désormais de disposer d’une attestation relative à la pollution du sol préalablement à la cession de tout terrain (exemple : vente) ou lors de la cession de tout permis d’environnement et lors de l’introduction d’un permis d’environnement pour une installation ou activité présentant un risque pour le sol. Cette attestation consiste en un extrait conforme de la BDES (Banque de Données de l’Etat des Sols). Cette obligation vient renforcer l’information du cessionnaire (c’est-à-dire, dans le cas d’une vente : l’acquéreur). Ce dernier sera dès lors mieux protégé quant à la situation du sol du terrain qu’il acquiert.
Le nouveau décret détermine par ailleurs clairement les situations (faits générateurs) dans lesquelles une étude d’orientation du sol devra être effectuée. Ce sera notamment le cas pour le demandeur d’un permis d’urbanisme par exemple, si son terrain est renseigné dans la BDES comme étant pollué ou potentiellement pollué (couleur « pêche » sur le site de la BDES). En cas de pollution avérée, des mesures d’assainissement seront imposées mais les procédures seront désormais plus rapides, plus simple et plus souples, tout en gardant en point de mire le renforcement de la sécurité juridique, l’application des principes de pré caution Se porter aval ou caution, c'est accepter de garantir les engagements d'une autre personne, au risque de se voir sollicité si cette personne n'exécute pas ses obligations. On peut limiter son implication, dans le temps ou dans les montants. Il existe différents degrés d'engagement (caution simple, solidaire, indivisible, hypothécaire). et de proportionnalité et l’application du principe du pollueur-payeur.
L’obligation de disposer d’une attestation de sol Attestation qui certifie que le sol du terrain ou de la maison concernée n’est pas pollué. En Région flamande et en Région bruxelloise, ce document est indispensable pour vendre un bien immobilier. préalablement à une cession immobilière existe déjà à Bruxelles (auprès de Bruxelles Environnement) et en Flandre (auprès de l’OVAM).
4/ Nouvelles règles pour les baux d’habitation en Flandre
Suite à la régionalisation du
bail
Contrat de location qui suppose un accord entre un bailleur (habituellement le propriétaire de l'immeuble loué), et un locataire (= le preneur), portant sur la jouissance d'un immeuble, moyennant le paiement d’un loyer.
, il appartient à chacune des régions de déterminer ses règles relatives aux baux d’habitation. Les nouvelles règles sont déjà en vigueur depuis le 1er janvier 2018 à Bruxelles et depuis le 1er septembre 2018 en Wallonie. C’est désormais au tour de la Flandre, dont les nouvelles règles entourant le bail sont entrées en vigueur ce 1er janvier 2019.
Ces nouvelles règles s'appliquent aux personnes qui, depuis le 1er janvier 2019, concluent un contrat de bail d’habitation en Flandre. La transparence entre le bailleur et le locataire joue ici un rôle majeur : d’une part, le bailleur doit fournir des informations suffisantes dans son contrat de bail et dans sa publicité, d'autre part, le décret stipule explicitement que le locataire est tenu d'informer le bailleur de tout défaut éventuel pour lequel une réparation est nécessaire. Les informations à mentionner et à publier comprennent non seulement le loyer, mais également les charges et les coûts liés au bien. Cette obligation s'applique également si le locataire est un étudiant. Les étudiants bénéficient désormais de leur propre bail, de sorte qu'ils sont davantage protégés. En outre, de nouvelles règles sont introduites en vue de lutter contre la discrimination. Le nouveau décret clarifie davantage les règles concernant les contrats de bail de rénovation Convention selon laquelle le locataire s'engage à effectuer à ses frais des travaux dans les lieux et en contrepartie, le bailleur s'oblige à diminuer ou supprimer le loyer durant une période déterminée. La loi en réglemente les conditions. . Les nouvelles règles résolvent également un certain nombre d'ambiguïtés en ce qui concerne les réparations lourdes et moins lourdes. La garantie locative La garantie locative est une somme d’argent généralement déposée sur un compte bancaire par le locataire pour mieux conforter ses engagements pris vis-à-vis du bailleur dans le cadre d'un contrat de bail (par exemple les charges non payées ou les dégâts locatifs). Elle n’est pas obligatoire mais elle est bien souvent prévue dans le contrat de bail. Elle est transmise à l’acheteur au moment de la signature de l’acte authentique, généralement par le biais d’un document à compléter et fourni par l’agence bancaire. Plus d’infos ici. est désormais égale à 3 mois de loyer. Dernier point mais non le moindre : le nouveau décret élimine certaines incertitudes en cas de décès du bailleur ou du locataire.
5/ Le nouveau woningpas est arrivé en Flandre !
Lorsque vous souhaitez vendre, rénover ou louer une habitation, vous vous retrouvez face à beaucoup de paperasse à remplir. Le tout nouveau Woningpas, qui a déjà été lancé en décembre, apporte une énorme simplification administrative. Il s’agit d’un passeport numérique gratuit rassemblant de nombreuses informations relatives à votre habitation. Dans un premier temps, ces informations concernent principalement la disposition et l'emplacement du bâtiment, l'environnement, la sensibilité aux inondations et le contenu du certificat
PEB
Performance énergétique des bâtiments qui indique notamment
la quantité d’énergie dont une habitation a besoin, ainsi que le
coût prévisible de cette énergie. Plus d'infos...
, mais dans une phase ultérieure, la vue d'ensemble sera complétée par d'autres certificats et documents. Le laissez-passer pour la maison en est donc encore à ses balbutiements, mais ce nouvel outil, adapté aux besoins des citoyens, devient sans aucun doute, en 2019, une source d'information utile pour les propriétaires. Vous voulez tester ce nouvel outil vous-même? Jetez un coup d’œil sur www.woningpas.vlaanderen.be