5 questions fréquentes sur le statut d’entrepreneur
Cet article a été rédigé le 18/10/2021 en fonction de la réglementation en vigueur à cette date. Besoin d'informations spécifiques ou de conseils adaptés à votre situation ? Consultez une étude notariale.
Les conséquences de la crise sanitaire n’ont pas été faciles pour les entrepreneurs. Pourtant, on remarque tout de même une augmentation du nombre de constitution d’entreprises en Belgique. L’esprit d’entreprise est toujours présent ! Vous souhaitez vous aussi vous lancer dans une nouvelle aventure ? Notaire.be revient sur 5 questions soulevées lors de notre dernier Facebook live sur ce sujet.
- Quels sont les premiers conseils à donner au futur entrepreneur ?
Avant tout, il est important de s’assurer que l’activité que l’on souhaite lancer soit viable : de quel budget aurais-je besoin ? Y a-t-il une forte concurrence sur le marché ? Quel groupe de clientèle vais-je cibler ? Si j’ai besoin de financement, qui contacter ? Etc.
Pour répondre à ces questions, il est conseiller d’organiser une étude de marché et un test de produit. Il faut également établir un business plan cohérent. Ensuite, vous pouvez consulter un comptable qui vous aidera à établir un plan financier Plan prévisionnel des besoins et des ressources de la société pour les deux premiers exercices sociaux. Lors de l'élaboration du plan financier, faites appel à un professionnel pour vous assister. .
D’un point de vue juridique, il convient aussi de se demander si on souhaite exercer son activité en personne physique ou en
société
Une société est constituée par un contrat dans lequel deux ou plusieurs personnes mettent quelque chose en commun, pour exercer une ou plusieurs activités déterminées et dans le but de procurer aux associés un bénéfice patrimonial direct ou indirect. Certaines sociétés ont la personnalité juridique, d’autres pas.
. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions : quelles seront les démarches administratives ? Que pourrait-il se passer en cas de difficultés financières ? Les créanciers pourront-ils se saisir du
logement familial
Le logement familial est le lieu privilégié où la famille se loge, mange, partage ses loisirs : là où elle vit et où chacun de ses membres peut s'épanouir.
Il s'agit du lieu où la famille habite réellement. Il ne s'agit pas nécessairement du domicile. Ainsi, une même personne pourrait avoir un domicile (où elle exerce par exemple son activité professionnelle) et une résidence (où elle habite avec son conjoint et ses enfants).
Le logement familial bénéficie d’une protection : lorsqu’il appartient à un seul des époux ou cohabitant légal, celui-ci ne peut vendre ou hypothéquer cet immeuble sans l’accord de son époux ou de son cohabitant légal.
? Quelles sont les conséquences en terme d’héritage ?
N’hésitez pas à demander conseil à un notaire. Il répondra à toutes vos questions afin d’arriver à la solution optimale pour votre projet et votre situation personnelle.
Il y a notamment deux gros avantages à constituer une société :
- Limitation de la responsabilité : en cas de soucis financiers, les créanciers ne pourront agir que sur le
patrimoine
Le patrimoine est l’ensemble des biens qui appartiennent à une personne physique ou morale.
de la société et non pas sur le patrimoine personnel du fondateur Personne qui prend l’initiative de créer une société : définir son objet et son activité future, dresser le projet de statuts, démarcher les personnes qui apportent les moyens financiers dont l’entreprise a besoin. . - Mécanismes fiscaux plus avantageux : on peut facilement avoir d’autres investisseurs, on peut déléguer le pouvoir de gestion à des administrateurs. On peut donc mieux organiser tout le fonctionnement de la répartition des tâches et des responsabilités au sein de la structure.
- Que sont les statuts et que contiennent-ils ?
Les statuts sont les règles de fonctionnement de la société. Ils ont pour but de prévoir notamment les relations avec les personnes étrangères à la société, les rapports entre actionnaires eux-mêmes, les pouvoirs de ses représentants, le tout en respectant les dispositions prévues par la loi. Ils contiennent :
- la forme de la société
- la dénomination de la société
- le siège (l’adresse de la société)
- l’objet de la société : la désignation précise de l’activité que la société exercera
- le capital Le capital est constitué des montants et des biens qui sont apportés par les actionnaires à l’occasion de la constitution de la société ou d’une augmentation de capital ultérieure. Le capital est en principe invariable, sauf en cas de modification statutaire. Lors de la constitution de la société, les statuts précisent quel sera le montant de ce capital. Ce capital sera divisé en actions, représentatives de ce capital. Une fois que le capital et le nombre d’actions à émettre en contrepartie sont déterminés, il doit correspondre à un engagement des fondateurs à apporter ce capital à la société, chacun pour la quote-part qu’ils ont déterminée à l’avance. Ils souscrivent ainsi au capital. Le capital est exigé uniquement pour la SA. En contrepartie de leur apport en capital, les fondateurs recevront des actions de la société, représentatives de ce capital. Ce capital doit être intégralement souscrit à la constitution de la société, ce qui signifie que le montant du capital déterminé dans les statuts de la société doit correspondre à la somme des engagements des fondateurs. de la société (dans le cas d’une SA) : le montant du capital, sa souscription, la libération, les modalités d’augmentation ou de réduction Sort réservé à une libéralité dont le montant dépasse la quotité disponible. Une donation réductible est une libéralité excessive qui, à la demande des héritiers dont elle entame la réserve, doit être amputée de ce qui excède la quotité disponible. Concrètement, celui qui a reçu devra rendre. du capital,…
- les titres Les droits des fondateurs d’une société ou des actionnaires sont représentés par des titres. Certains titres sont représentatifs de l’actif et du bénéfice de la société (on parle alors d’actions), d’autres sont représentatifs d’une dette de la société (on parle alors d’obligations et leurs propriétaires sont de simples créanciers). de la société : le nombre de titres émis, leur nature La nature est le terme collectif pour toutes les végétations (comme les prairies, les bois, les landes, ...) et les petits éléments paysagers (canaux, mares, rangées d’arbres, ...) qui nous entourent. Certains éléments naturels peuvent être protégés. Il est par exemple interdit en Flandre d’élaguer ou alors il faut posséder un permis d’environnement pour les modifications de végétation. , la transmission, …
- La représentation de la société : la désignation du ou des représentants de la société, leurs pouvoirs et la manière de les exercer, …
- les assemblées générales : les règles relatives aux assemblées générales, l’exercice social et les obligations comptables, la répartition des bénéfices, …
- les modalités relatives à la dissolution-liquidation de la société
Pour en savoir plus sur les statuts, cliquez ici.
- Comment évaluer les apports en nature équitablement ?
Lorsqu’on lance sa société, il est possible de faire un apport d’argent. Mais il est également possible d’apporter une voiture, un outil particulier, un brevet, etc. C’est ce qu’on appelle un « apport en nature ».
Quelles sont les formalités ? Les fondateurs sont tenus de préciser quel est l’intérêt de la société pour cet apport et d’évaluer son montant. Ensuite le réviseur d’entreprise doit obligatoirement donner un rapport.
Autre possibilité, le « quasi-apport ». Au lieu d’apporter sa camionnette, par exemple, via un apport en nature, il est possible de la vendre à la société. De cette façon, on évite le rapport du réviseur d’entreprise.
- Jusqu’à quel point suis-je tenu responsable des dettes professionnelles de mon époux indépendant ?
La réponse à cette question dépend du régime matrimonial Ensemble de règles régissant les intérêts des conjoints pendant leur vie commune et permettant le partage de leurs biens lors de la dissolution de leur union. Il peut être communautaire et reposer sur le principe de la gestion commune ou séparatiste et privilégier la liberté de chacun sur son propre patrimoine. des conjoints.
- Si vous êtes mariés sans contrat de mariage, le régime matrimonial légal applicable est celui de la communauté de biens. Sous ce régime, les biens acquis avant le mariage et ce que vous avez reçu par
donation
Une donation est un contrat par lequel le donateur (celui qui donne) transmet un bien au donataire (celui qui reçoit), dans un but désintéressé.
ou
succession
Transmission du patrimoine d'une personne défunte ou masse du patrimoine ainsi transmis.
(même pendant le mariage), vous appartiennent personnellement. Par contre, les revenus et acquisitions des époux durant leur mariage sont communs.
Si vous avez des difficultés financières, le risque est donc important. En effet, les créanciers pourront avoir un recours sur l’ensemble des avoirs que vous détenez en couple.
- Si votre conjoint est indépendant, il recommandé de conclure un contrat de mariage en adoptant le régime de la séparation de biens. Avec ce régime matrimonial, il n’y a pas de patrimoine commun. Chacun des époux perçoit ses propres revenus et les biens achetés après le mariage restent propres.
- Toute personne qui crée une société est-elle automatiquement responsable en cas de faillite La faillite est un état de cessation de paiement « continue », c’est le fait de ne plus savoir payer ses dettes, ni respecter les plans d’apurement éventuellement négociés avec ses créanciers et d’avoir perdu leur confiance. La faillite est prononcée par un juge. ?
En tant que fondateur, vous pouvez être tenu responsable si dans les 3 ans de la constitution de votre entreprise, le plan financier laissait apparaitre un apport manifestement insuffisant. Les autres détenteurs d’ actions Part de la propriété d’une entreprise. L’action représente un droit sur l’actif et le bénéfice. En achetant une action, vous devenez propriétaire d’une part de la société, et récoltez une série de droits y afférents, comme le droit de vote aux assemblées générales ou le versement d’une « rémunération » annuelle sous forme de dividendes. sont qualifiés de « souscripteur ». Contrairement aux fondateurs, ils évitent cette responsabilité.
En conclusion, n’hésitez pas à contacter un notaire pour lui poser toutes vos questions ! Il est à votre disposition pour vous conseiller sur toutes les conséquences d’une constitution d’entreprise ou de société pour vous et votre famille.
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