Baromètre des entreprises : le nombre de nouvelles sociétés a augmenté de +34% en un an

Cet article a été rédigé le 14/05/2020 en fonction de la réglementation en vigueur à cette date. Besoin d'informations spécifiques ou de conseils adaptés à votre situation ? Consultez une étude notariale.
Le nombre de créations de nouvelles sociétés a sensiblement augmenté depuis l’entrée en vigueur du nouveau code des sociétés et associations, le 1er mai 2019. C'est ce qui ressort du premier Baromètre des entreprises de la Fédération du Notariat (Fednot). Les autres enseignements ? La crise liée au coronavirus a freiné la création de nouvelles sociétés. Et les sociétés qui existaient déjà au 1er mai 2019 ont peu profité des avantages du nouveau code pour mettre leurs statuts à jour.
Un nouveau Code des Sociétés et des Associations (CSA) est entré en vigueur le 1er mai 2019 à l’initiative du Ministre de la Justice Koen Geens. Les nouvelles règles s’appliquent aux entrepreneurs et aux indépendants qui exercent leurs activités par l'intermédiaire d'une société. Avec cette réforme, le législateur voulait surtout promouvoir l'esprit d'entreprendre. Les chiffres de Fednot après un an d’application du nouveau CSA montrent que cet objectif est atteint.
En un an, entre le 1er mai 2019 et le 30 avril 2020, 32.707 nouvelles sociétés ont été créées dans notre pays, soit plus d'un tiers (+ 34 %) de plus que durant la même période un an auparavant. « A mon sens, l’augmentation du nombre de création de société s’explique notamment par la flexibilisation accrue du
droit des sociétés
Le droit des sociétés est la partie du droit commercial qui étudie les personnes morales.
, lequel permet la mise en œuvre de solutions mieux adaptées aux particularités de chaque situation. La suppression de l’exigence d’un apport minimum (pour certaines formes de sociétés) et la fiscalité propre aux sociétés et aux distributions de dividendes expliquent aussi certainement cet attrait », analyse le notaire Frédéric Magnus. L'augmentation se constate dans les trois régions.
L'impact du coronavirus
Si l’on regarde cette évolution mensuellement, on constate une augmentation constante jusqu’à la mi-mars, quand la crise liée au coronavirus a débuté. Depuis lors, le nombre de créations de nouvelles sociétés a diminué par rapport Lorsqu'un héritier a reçu par donation un bien ou une somme d'argent, on la prend en compte (la rapporte) dans la masse à partager afin de rétablir l'équilibre entre les héritiers. à la même période un an auparavant, une baisse qui s’est poursuivie en avril. « La crise a un impact dommageable pour de nombreux professionnels, qui préfèrent parfois attendre un contexte plus favorable avant d’envisager un passage en société », détaille Frédéric Magnus.
Au niveau provincial, c’est dans le Brabant flamand que la hausse a été la plus importante (+57,7%), devant la province de Namur (+48,7%) et le Brabant wallon (+43,5%).
Le succès de la SRL
La grande majorité des nouvelles sociétés créées depuis le 1er mai 2019, 96% d’entre elles pour être précis, sont des Société à responsabilité limitée (SRL) La Société à Responsabilité Limitée (SRL) est la forme de base par excellence pour toutes les entreprises, en raison de sa grande flexibilité pour les entrepreneurs. C’est la forme de société la plus répandue parmi les PME. Elle doit être constituée par acte notarié, par une ou plusieurs personnes, et ne nécessite pas d’exigence de capital. Comme son nom l’indique, la responsabilité de ses membres est limitée. . « Le régime juridique de la SRL a été profondément assoupli suite à la réforme. Outre l’intégration de nombreux mécanismes qui étaient jusqu’alors propres à la SA, la SRL peut être constituée sans « capital Le capital est constitué des montants et des biens qui sont apportés par les actionnaires à l’occasion de la constitution de la société ou d’une augmentation de capital ultérieure. Le capital est en principe invariable, sauf en cas de modification statutaire. Lors de la constitution de la société, les statuts précisent quel sera le montant de ce capital. Ce capital sera divisé en actions, représentatives de ce capital. Une fois que le capital et le nombre d’actions à émettre en contrepartie sont déterminés, il doit correspondre à un engagement des fondateurs à apporter ce capital à la société, chacun pour la quote-part qu’ils ont déterminée à l’avance. Ils souscrivent ainsi au capital. Le capital est exigé uniquement pour la SA. En contrepartie de leur apport en capital, les fondateurs recevront des actions de la société, représentatives de ce capital. Ce capital doit être intégralement souscrit à la constitution de la société, ce qui signifie que le montant du capital déterminé dans les statuts de la société doit correspondre à la somme des engagements des fondateurs. ». Les actionnaires disposent également d’une grande liberté au niveau de la répartition des droits attachés aux actions Part de la propriété d’une entreprise. L’action représente un droit sur l’actif et le bénéfice. En achetant une action, vous devenez propriétaire d’une part de la société, et récoltez une série de droits y afférents, comme le droit de vote aux assemblées générales ou le versement d’une « rémunération » annuelle sous forme de dividendes. , ainsi que par rapport à l’aménagement des règles relatives à la cessibilité de celles-ci », poursuit Frédéric Magnus.
À l'inverse, au cours des 12 derniers mois, le nombre de créations de nouvelles sociétés anonymes (SA) a diminué (- 20%). Depuis le 1er mai 2019, la SA est en effet principalement destinée aux grandes entreprises et aux sociétés cotées en bourse.
Plus de la moitié des entrepreneurs qui créent une société ont entre 25 et 40 ans.
Peu de sociétés ont mis leurs statuts à jour
Il ressort aussi de notre baromètre que les entreprises attendent de modifier leurs statuts pour se mettre en conformité avec le nouveau CSA. Pour rappel, les entreprises existantes ont jusqu'au 31 décembre 2023 pour le faire. Beaucoup profitent de cette période de transition puisque très peu d’entreprises (moins de 5%) ont déjà modifié leurs statuts.
« Régulièrement, les statuts ont été élaborés à une époque où la situation de la société et les préoccupations concernant sa pérennité étaient différentes. La mise à jour des statuts est l’occasion de repenser les « règles du jeu » de la société. Il en va ainsi notamment de la transmission des titres Les droits des fondateurs d’une société ou des actionnaires sont représentés par des titres. Certains titres sont représentatifs de l’actif et du bénéfice de la société (on parle alors d’actions), d’autres sont représentatifs d’une dette de la société (on parle alors d’obligations et leurs propriétaires sont de simples créanciers). (qu’il s’agisse d’empêcher l’un des actionnaires de transmettre ses actions à un inconnu ou d’assurer au conjoint le maintien du contrôle sur la société en cas de décès), de l’organisation de l’administration, de la tenue des organes de la société (ex : par voie électronique), de l’instauration de mesures visant à faciliter les distributions, de se prémunir en cas de litige avec un actionnaire (ex : exclusion), etc. », poursuit le notaire porte-parole de notaire.be.
Les sociétés qui n’auront pas mis à jour leur statut à la fin de la période de transition devront suivre une procédure plus lourde pour modifier les statuts. Pour éviter cela, il est donc conseillé de ne pas attendre trop longtemps pour prendre rendez-vous chez un notaire.
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